Avec l'avènement des réseaux sociaux, les jeunes sont en permanence connectés avec leurs camarades de classe, mais pas que. Par manque d'éducation et de sensibilisation aux risques des réseaux sociaux, les comptes sont souvent mal configurés et exposent les jeunes à divers risques comme le cyber-harcèlement. Insultes répétées, humiliations, diffusions de "nudes" (photos de nu ou sexuelles)... le cyber-harcèlement touche aujourd'hui près d'un jeune sur cinq.
Or c'est bien l'hyper-connexion des adolescent.e.s qui rend la situation particulièrement difficile. Ils ne savent pas comment réagir et ne parviennent pas à fuire ces actes de violence répétés car leurs smartphones ne cesse de leur envoyer des notifications.
En tant qu'adultes, et surtout en tant que parents, c'est notre responsabilité de les protéger et de les aider à surmonter ces épreuves. Voici quelques conseils pour y arriver.
Pour protéger son enfant, il vaut mieux prévenir que guérir. Pour ce faire, il est primordial d'aborder le sujet du cyber-harcèlement avec son enfant, et de le sensibiliser aux pratiques à risques. Trop souvent, les profils des jeunes sont en mode "public", ce qui permet à n'importe qui de voir ce qu'ils publient, leurs photos et certaines informations personnelles, mais aussi d'entrer en contact avec eux. Pourtant, les réseaux sociaux disposent tous de paramètres de confidentialité permettant de limiter la visibilité du profil et de restreindre les mentions et messages privés à ses seuls contacts. En passant le profil en "privé", on peut ainsi filtrer les personnes qui peuvent voir le contenu de votre enfant et interagir avec lui.
Malheureusement, cela ne suffit pas toujours et il n'est pas rare que le harcèlement soit le fait d'un proche. Le "revenge porn" ou le "slut-shaming" en sont de bons exemples. Il consiste à dévoiler des sextos, des "nudes" ou des sextapes, sans le consentement de la victime. Ces images sont également accompagnées de données personnelles de la victime, comme sa ville, son école ou son numéro de téléphone. La plupart du temps, les victimes ont elles-mêmes envoyées les images à leur harceleur ou les ont publiées sur leur profil sans anticiper les risques liés à la diffusion de ces images. C'est pour celà qu'il faut éduquer son enfant aux usages et risques d'internet. On peut ainsi leur recommander d'utiliser un pseudonyme pour différencier leur identité numérique de leur identité réelle, et préserver leur e-réputation. De ne pas abuser de la géolocalisation qui permettrait de savoir où ils·elles vivent. Et enfin de s'assurer qu'on ne voit ni son visage, ni ses tatouages/piercings/cicatrices et que l'arrière plan ne dévoile aucune information privée avant d'envoyer des nudes.
Aller plus loin : Comment envoyer des nudes en (presque) toute sécurité
Malgré ces précautions, il arrive que son enfant soit victime de harcèlement. Pour rappel, 20% des jeunes de 18 à 25 ans déclarent en avoir été victime. Voici comment réagir.
Il n'est pas évident de détecter le harcèlement que subissent les jeunes. Honteux, ils·elles n'osent pas en parler et se referment sur eux-même. Le premier signal d'alerte est un changement brutal de comportement : agressivité, tristesse, isolement… La baisse des résultats scolaires, un manque d'appétit ou des insomnies sont aussi à surveiller. Ils·elles développent un mal être psychique qui peut amener à l'auto-dévalorisation ou pire.
Ces changement peuvent aussi survenir naturellement à l'adolescence, cela ne veut pas forcément dire que votre enfant est victime de harcèlement, mais c'est le signe qu'une discussion s'impose.
En cas de cyber-harcèlement avéré, il faut réagir vite, mais sans précipitation. Voici les étapes à suivre pour accompagner et soutenir votre enfant pendant cette période difficile.
1. Écoutez-le, rassurez-le et surtout ne le jugez pas, notamment si il·elle est victime de revenge porn. Vous devez vous présenter en tant que personne de confiance.
2. Ne répondez pas aux messages des harceleurs. Cela ne fera qu'empirer les choses. Désactivez simplement les notifications des applications, pour que votre enfant souffle un peu et déconnecte.
3. Récoltez des preuves du harcèlement en faisant vous-même les captures d'écran. Votre enfant n'a pas besoin d'être de nouveau confronté aux messages et aux personnes qui le harcèlent. Faites cette corvée pour lui.
4. Signalez les messages et les comptes des harceleurs sur les réseaux sociaux. Ensuite bloquez-les.
5. Déposez une plainte et alertez l'école si les harceleurs font partis du même établissement.
6. Fermez les comptes de votre enfant (temporairement ou définitivement) et/ou changez les pseudos pour qu'il·elle ne soit plus mentionné.
Net écoute (e-enfance) : 0 800 200 000 ou www.netecoute.fr
Enfance en danger : 119
Non au harcèlement à l'école (Éducation nationale) : 3020 ou www.nonauharcelement.education.gouv.fr
Jeudi 24/09/2020 de 20h à 22h
Comment outiller les parents pour prévenir et repérer les situations à risque ? Quelle place la communauté éducative doit-elle prendre dans la prévention mais aussi la protection et le soutien aux victimes ? Les moyens de la justice et des forces de l'ordre sont-ils suffisants pour protéger les victimes et identifier et punir les auteurs des faits ?
Organisé par : Mairie de Saint-Herblain, CRIJ
INFOGRAPHIE CRIJ : https://create.piktochart.com/output/48040606-cyber-harcelement
#Cyberharcèlement #aide