À la veille de la 10e édition de Nantes Digital Week, nous vous proposons une collection d’articles pour célébrer les vertus du numérique : 10 éditions, 10 articles et donc 10 super-pouvoirs mis à l’honneur ! Ils n’ont bien sûr pas été choisis au hasard : ils révèlent la richesse, la diversité et les couleurs dominantes de Nantes Digital Week depuis 2014, à travers une programmation riche de plus de 1000 évènements !
À chaque super-pouvoir est associé un ou plusieurs parcours d’évènements à découvrir lors de cette édition anniversaire, du 14 au 24 septembre 2023. À vous de les emprunter !
On débute notre série d’articles par un super-pouvoir ô combien bénéfique : les incroyables progrès qu’offre le numérique dans le domaine de la santé. L’e-santé ou la santé connectée, l’une des 3 disciplines que compte la Healthtech (technologies de la santé, en français), permet d’améliorer le parcours des patients, de faciliter la vie des personnes malades, de renforcer l'efficacité des établissements de santé et la communication entre spécialités… Synthèse - non exhaustive - des avancées majeures permises par la e-santé et des questionnements qu’elle fait nécessairement naître !
Découvrez directement le parcours associé à destination des professionnels :
Dès la 1re édition de Nantes Digital Week, en 2014, Atlanpole proposait un petit déjeuner¹ pour débattre autour de ces questions : “C’est quoi l’Hôpital du Futur ?”, ”Quelle sera la place des solutions numériques ? ”Quels sont les nouveaux services attendus ?”. Plus tard, en 2017, le festival, par le biais de la conférence Numérique & Santé, parlait de la médecine 4P :
Depuis, l’essor de l’e-santé, qui recouvre les domaines de la télémédecine, de l’intelligence artificielle et de la numérisation des données, a été fulgurant. La pandémie de COVID-19 a évidemment accéléré la donne. Pour preuve, le nombre de téléconsultations, même si elles restent aujourd’hui minoritaires et très citadines, est passé de 80 000 en 2019 à 13,5 millions en 2020 chez les médecins généralistes libéraux². Une pratique qui a pu se perfectionner notamment grâce au développement des réseaux, des capteurs et de l’imagerie médicale. D’autres services comme la prise de rendez-vous via des plateformes dédiées ont explosé : Doctolib qui détient un siège régional à Nantes connaît une très forte croissance et a annoncé l’ouverture d’un immense campus de 7800 m2 sur l'Île de Nantes d’ici 2025 et le doublement de ses effectifs.
Mais c’est bien l’intelligence artificielle (IA) et en amont, la numérisation des données qui ont généré la plus forte évolution. L’analyse de données à grande échelle par l’IA permet notamment de dégager des tendances, et alors de prédire, (et donc de prévenir), l'apparition de maladies ou leur évolution, comme ce fut le cas pour la COVID-19. La prévention devient d’ailleurs le nouveau terrain de prédilection de l’IA, comme en témoigne l’emblématique startup nantaise Hera-MI qui propose la détection précoce du cancer du sein.
Les données de santé collectées permettent aussi la personnalisation de plus en plus fine de la médecine et aident tous les acteurs du domaine de la santé à prendre des décisions.
La robotique permet de son côté la mise en œuvre d’une chirurgie assistée par ordinateur, augmentant ainsi considérablement la précision des gestes et permettant même d’opérer à distance. Des prothèses intelligentes se développent, venant remplacer aisément des fonctions auparavant uniquement humaines. Les robots sont aussi présents pour accompagner les personnes âgées ou fragiles : ils deviennent des compagnons utiles, au service d’un mieux-être au quotidien comme Meyko, le compagnon connecté qui prend soin des enfants asthmatiques, conçu à Nantes.
¹ Organisé en partenariat avec le pôle Images & Réseaux, le cluster Quartier de la Création et le pôle Atlanpole Biothérapies
² Source : https://www.vie-publique.fr/en-bref/287538-teleconsultations-une-pratique-majoritairement-citadine
En témoignent le nombre de startups déjà citées jusqu’ici, la filière e-santé nantaise est une référence au niveau national, tant sur son dynamisme entrepreneurial que sur l’excellence de sa recherche académique. Le jeu à la nantaise s’applique encore une fois dans ce domaine, chercheurs et startups travaillant main dans la main pour inventer la santé du futur pour toujours mieux prendre soin des patients.
Le nouveau CHU et le futur quartier hospitalo-universitaire sur l’île de Nantes ne feront qu’accélerer cette dynamique. En réunissant startups, entreprises, laboratoires de recherche, étudiants (…) en un seul et même lieu, les croisements interdisciplinaires vont se démultiplier et positionner encore davantage Nantes comme un pôle d’excellence en santé, au niveau national et même européen. Des réseaux comme ADN Ouest et sa communauté santé, Atlanpole, le pôle Images et Réseaux (…), de fidèles contributeurs de Nantes Digital Week, y participent aussi bien évidemment.
Nantes Digital Week s’est toujours attaché à valoriser les pouvoirs du numérique mais sans jamais en minimiser ses risques. À tout pouvoir, il est nécessaire de poser des limites !
La santé de chacun est une affaire très intime et l’e-santé pose évidemment certaines questions. D’abord en matière de gestion des données. Pour permettre le déploiement d’une médecine prédictive et l’utilisation de l’intelligence artificielle, il est bien sûr nécessaire de récolter des datas très personnelles auprès des patients.
Jusqu’où peut-on aller ?
Quelles sont les garde-fous, les garanties en matière de confidentialité et de temps de conservation ?
Qui peut y avoir accès et/ou les utiliser ?
Si un cadre législatif et juridique existe bien évidemment pour garantir la sécurité et la protection des citoyens, des startups œuvrent aussi pour y contribuer. C’est le cas de la nantaise Octopize Mimetik Data qui propose une solution d’anonymisation par le biais d’avatars, certifiée par la CNIL. Soucieuse de prendre du recul sur ses choix stratégiques et scientifiques, l’entreprise s’est dotée d’un conseil scientifique et stratégique qui est d’ailleurs présidé par le Professeur Pierre-Antoine Gourraud, Professeur des universités, praticien-hospitalier de la faculté de médecine de Nantes Université, qui dirige la clinique des données du CHU de Nantes.
D’autre part, qu’en est-il de la qualité de la relation patient-soignant ? N’est-il par exemple pas plus “humain” d’être accueilli par une personne quand il s’agit d’une prise de rendez-vous médical parfois source d’anxiété ? À ce sujet, tout dépend du point de vue en réalité. Ne vaut-il pas mieux digitaliser cette partie du parcours pour laisser le personnel médical se concentrer sur les soins ? Au Japon par exemple, où la robotique est plus démocratisée, les maisons de retraite se dotent de plus en plus de robots pour pallier le déficit d’emplois de soins. Des témoignages révèlent que des personnes âgées se sentent mieux entourées par des robots dits “sociaux” entraînés à répondre à leurs questions parfois répétitives que par des infirmiers parfois lassés par le manque de temps.
Ces débats reposent tous sur une valeur unique : celle de l’éthique et du numérique en matière de santé. Et là, c’est aux pouvoirs publics de faire en sorte que la transformation digitale de la santé ne dégrade en aucune manière la relation de soins et qu’elle ne porte jamais atteinte au secret médical.
Empruntez le parcours “Pour un numérique au service de la santé” et participez à deux évènements incontournables :