Le téléphone capte une part très importante de notre attention au quotidien. Aujourd'hui, il est devenu indispensable de sortir avec, qu'importe son utilité, le smartphone nous accompagne partout.
Nous en sommes tellement dépendant·e·s, qu'il fait presque partie de nous, comme un prolongement de notre main, et on trouve toujours une bonne excuse pour s'en servir : communiquer, se divertir ou s'informer. Il faut dire que les avancées technologiques multiplient ses fonctions et tendent à le rendre encore plus indispensable.
Mais est-ce que l'on n'aurait pas franchi la ligne rouge de la dépendance ?
C'est effectivement ce que pense Anne Lebourgeois et Yann de Saint Vaulry qui, lors de leur événement "Mon smartphone, meilleur ami ou pire ennemi ?", nous ont exposé les risques et les solutions pour mieux vivre avec notre smartphone.
Notre système nerveux central est le même depuis l'époque des Cro-Magnon. Ce système nerveux est doté de "deux pédales", une pour accélérer et une autre pour freiner. Pour survivre, l'Homme de Cro-Magnon doit chasser, il accélère donc pour foncer sur la bête sauvage, puis deux choix s'imposent à lui : soit il tue la bête et se repose, soit les rôles s'inversent, la bête le prend en chasse et l'Homme doit fuir avant de pouvoir se reposer. Dans tous les cas, un temps de pause est marqué après chaque action.
Aujourd'hui, les notifications agissent sur nous de la même manière que nos actions. Chaque pop-up nous fait accélérer et freiner à toute vitesse et à répétition. Si l'on faisait la même chose en voiture en freinant et accélérant sans cesse on risquerait de casser le moteur. C'est pourtant le même phénomène qui se passe avec notre cerveau. Nous ne lui laissons pas le temps de bien assimiler les informations que nous sommes déjà alertés sur les suivantes.
Notre société enregistre de plus en plus de burn-out, des phénomènes très souvent liés à un stress intense. Et il est très probable que nos smartphones y soient pour quelque chose... Trouver l'équilibre entre sollicitation des écrans et temps d'assimilation peut être compliqué. Cette réflexion nous amène au point suivant présenté par Anne et Yann, pour gérer la sur-information ou l'"infobésité".
Internet, Twitter, YouTube, autant de sources de notifications et d'informations. Mais en avons-nous réellement besoin ? Et surtout, avons-nous la capacité de les digérer ? Nous avons tou·te·s déjà fait cette expérience de "devoir" se passer de son téléphone pendant quelques minutes, pour au final, relever la tête 20 minutes plus tard, après avoir regardé une énième vidéo de chatons. Nous sommes sur-sollicités et perdons toute notion du temps.
Pour ne pas exploser, il faut donc s'imposer une certaine hygiène de vie, en commencant par se restreindre à lire deux articles ou deux vidéos, puis stopper cette activité pour laisser le temps à notre cerveau de comprendre ce qu'il a vu. Ce temps est essentiel pour mieux se concentrer et assimiler les informations reçues.
Mais alors, comment se sentir moins coupable de ne pas être sur nos écrans ?
Il faut sortir des amalgames. Être disponible ne veut pas dire être vingt-quatre heures sur vingt-quatre connecté·e. De même, être connecté·e n'oblige pas à répondre aux messages sur-le-champ. Il faut réévaluer les véritables urgences qui nécessitent que vous répondiez directement. Se sentir maître de ses temps d'écran et surtout ne subir aucune pression de celui-ci. Être loin de notre smartphone ne veut pas dire que nous nous coupons du monde, nous vivons juste l'instant présent d'une autre manière.
Chaque année, on compte 260 décès liés... aux selfies. À titre de comparaison, les attaques de requins font 50 morts par an. Prendre un selfie est donc 5 fois plus dangereux que de nager avec des requins !
Les campagnes de sensibilisation de la sécurité routière ne cessent de le rappeler, utiliser son téléphone en conduisant multiplie par 23 les risques de mourir. Mais les piétons ne sont pas épargnés pour autant. Les "smobies" (contraction de mobile et de zombie) se font régulièrement renverser lorsqu'ils traversent les passages piétons sans décoller les yeux de leurs téléphones. Il est donc indispensable de décocher nos regards du téléphone et de regarder le monde qui nous entour.
Voici quelques conseils pour mieux réguler notre consommation :
Pour nous aider à décrocher, certains bars et restaurants du nord de la France ont peut-être trouvé la solution : ils offrent une consommation aux client·e·s qui acceptent de laisser leurs téléphones dans un casier fermé, tout le temps de la soirée. De quoi se déconnecter et profiter du moment présent... toujours avec modération.
Article écrit par François PERSON étudiant à l'ECV Digital Nantes