La collecte des équipements numériques

Publié le 5 septembre 2023

Participez à la collecte des équipements numériques !

collectes NDW

À l’heure où la production d’équipements représente plus de 75% de l’empreinte environnementale du numérique, Nantes Digital Week va plus loin dans la démarche en organisant un grand défi zéro déchet. L’occasion de se délester de ses vieux téléphones, batteries, écouteurs, consoles, walkmans ou ordinateurs cassés qui traînent au fond des tiroirs.

Pour amorcer la mise en place d’une filière économique locale de réparation, réemploi, reconditionnement et recyclage (filière 4R), cette collecte est organisée en partenariat avec Ecosystem, éco-organisme à but non lucratif missionné par le gouvernement pour organiser la filière du traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques en France, et les Ateliers du Bocage, coopérative d’utilité sociale et environnementale.

Le samedi 16 septembre 2023, le grand public peut venir déposer son équipement électrique et électronique défectueux sur trois places publiques réparties sur le territoire nantais : Centre Commercial Beaulieu, Château des ducs de Bretagne et Parking-relais Haluchère. L’équipe de Nantes Digital Week sera ravie d’accueillir les festivaliers sur son stand, à partir de 10h jusqu’à 18h.

À vos appareils !

 

🔎 Pour aller plus loin...

Les enjeux de la filière 4R ♻️

La « pollution numérique » provient à la fois de l'exploitation de matières premières pour la fabrication des outils et des usages, mais aussi des émissions de GES engendrées par l'utilisation par ces nouvelles technologies, augmentant l'empreinte carbone du secteur. La pollution numérique concerne la pollution des nouvelles technologies au travers du fonctionnement global du réseau internet, de la fabrication des outils numériques et de leurs usages.

Le secteur du numérique génère entre 2% et 4% des émissions de GES – soit plus que l’aviation civile. Et surtout, ces émissions pourraient augmenter de 60% d'ici 2040 atteignant 6,7% des émissions totales en France (par comparaison, la part du transport aérien est de 4,7%).  

La première source de pollution, qui représente environ 75 % du volume, s’observe en phase de fabrication des équipements (smartphones, ordinateurs, objets connectés, puces), qui comprend l'extraction des matières premières, la production des composantes électroniques et l'assemblage des équipements.

Ces procédés de fabrication sont très intensifs en métaux, certains rares, provoquant un épuisement des réserves non-renouvelables, impactant directement l'environnement par l'exploitation et pollution des terres. Ces matières premières possèdent par ailleurs une toxicité élevée, tandis que leur raffinage pollue l'environnement et peut avoir des impacts sur la santé des populations.

Avec le développement du marché, la demande de matières premières est croissante, ce qui pose des questions sur le coût environnemental et social de la fabrication de ces dispositifs électroniques, en sus des enjeux géopolitiques que cela soulève (cf. quasi-monopole de la Chine qui fournit 95 % de la production des minerais rares). Cette situation, combinée à la rareté de certains métaux et à leur production limitée, soulève des questions sur l'approvisionnement futur en matériaux et le contexte de tensions sur les prix.

Pour inciter les structures à s’inscrire dans cette démarche du numérique responsable, plusieurs dispositions réglementaires ont été prises en France ces dernières années, toutes motivées par l’enjeu de réduction de l’empreinte écologique du numérique.

On peut notamment citer :

  • La loi AGEC du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire qui apporte des avancées majeures pour réduire les impacts négatifs du numérique et favoriser favoriser l’allongement de la durée de vie des produits et équipements numériques ( articles 13.3, 16, 23, 27, 55 et 58)
  • Les propositions de la Convention citoyenne pour le climat,
  • Le rapport du Sénat sur l’empreinte environnementale du numérique « Accompagner l’évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux ».
  • La feuille de route du Conseil National du Numérique,
  • La loi REEN, Réduction de l'Empreinte Environnementale du Numérique – qui vise à responsabiliser les consommateurs, professionnels et acteurs publics sur la pollution engendrée par le numérique.

L’engagement du territoire – Nantes Métropole et Ville de Nantes

Localement, la mobilisation politique s’inscrit totalement en phase avec ses enjeux. L’ambition politique est de faire de ce territoire un espace numérique ouvert et inclusif, une source de progrès social, une exigence écologique, un source de partage et de coopération.

La feuille de route adoptée à l’issue des élections par Nantes Métropole et la Ville de Nantes s’appuie sur 3 impératifs :

  • Le numérique accessible à toutes et tous (équiper, connecter, former),
  • Le numérique en confiance et en responsabilité (éthique, transparence, souveraineté et sécurité),
  • Le numérique en conscience pour la santé et la planète (réduction de l’empreinte énergétique et santé)

C’est dans cet esprit que Nantes Métropole a engagée en avril 2021, en lien avec les acteurs et sur la base d’une démarche participative, une mission de structuration d’une filière locale de réparation, réemploi, recyclage et réduction des équipements numériques.

Une feuille de route et des propositions d’actions ont ainsi été posées par les acteurs. Elles doivent  prochainement faire l’objet de consolidations techniques et financières, pour être mises en œuvre.

Néanmoins, il ressort déjà des remontées du terrain l’importance d’organiser et de structurer les circuits de collecte des équipements numériques, notamment auprès des TPE- PME mais aussi des grands comptes, dans une optique de massification si l’on veut apporter de la ressource aux  filières de réemploi et de recyclage.

Les collectes organisées dans le cadre de la NDW participent directement de cet enjeu.

 

Notre partenaire Ecosystème ♻️

Ecosystem

Ecosystem est un éco-organisme, c’est à dire une entreprise à but non lucratif d’intérêt général, agréée par les pouvoirs publics et financée grâce à l’éco-participation que nous reversent nos adhérents. Entreprise à mission, elle œuvre à l’allongement de la durée de vie des équipements électriques et électroniques en assurant leur collecte. Elle favorise leur réparation et réemploi en soutenant les acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire et les acteurs de la réparation. Elle assure également leur dépollution et leur recyclage quand ils sont devenus des déchets afin de réutiliser leurs matières pour la fabrication de nouveaux produits.

Plus précisément, ses missions se déclinent selon 5 grandes thématiques :

  • Elle fédère et coordonne l’ensemble des acteurs de la filière des équipements électriques et électroniques pour réduire leur empreinte écologique tout en promouvant un développement économique et social pérenne des acteurs de la filière : fabricants, distributeurs, usines de traitement et de recyclage, acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), etc
  • Elle fait avancer la connaissance liée aux « mines urbaines », en développant des indicateurs de référence qui couvrent l’ensemble des dimensions écologique, économique et sociale de l’impact des équipements électriques et électroniques
  • Elle accompagne les changements de comportements en diffusant une information complète et accessible au citoyen-consommateur pour lui permettre de faire des choix éclairés
  • Elle expérimente, invente, met en œuvre et déploie sur l’ensemble du territoire, les solutions pour des deuxièmes vie durables : développement de l’offre de réparation, modernisation et montée en expertise des réseaux de réemploi et réutilisation de l’ESS, conseils à l’éco-conception, développement, optimisation et mise en œuvre des solutions de collecte innovantes et de recyclage
  • Elle mesure l’impact de chaque solution pour identifier les « deuxièmes vies durables » et améliorer la performance écologique, économique et sociale des solutions disponibles.

En tant qu’entreprise à mission, sa raison d’être est de protéger l’environnement, les ressources naturelles et la santé, en mobilisant le collectif pour renforcer l’utilisation de matières recyclées de qualité grâce au développement de la collecte, et pour réduire la quantité de déchets générés grâce à l’allongement de la durée de vie des appareils électriques et électroniques.

Notre partenariat :

Dans le cadre de Nantes Digital Week, Ecosystem s’associe à son partenaire historique, les Ateliers du Bocage (coopérative membre du mouvement Emmaüs), pour collecter auprès du Grand Public les téléphones portables et équipements numériques (ordinateurs, écrans, souris, câbles...). Ce matériel sera reconditionné par les Ateliers du Bocage pour être ensuite distribué notamment via leurs boutiques solidaires (physiques et en ligne). Les équipements qui n’auront pas pu être réemployés, seront confiés à ecosystem pour leur dépollution et leur recyclage. Leurs matières seront réutilisées pour la fabrication de nouveaux produits, ce qui contribuera à stopper l’épuisement des ressources.

Note sur les téléphones :

Plus de 50 millions de téléphones restent stockés dans les tiroirs des Français, ce qui représente 8 Français sur 10. 77% des composants d’un téléphone peuvent être recyclés et 10 à 20% des téléphones collectés par ecosystem, sont remis en état chaque année par son partenaire Ateliers du Bocage. Il est donc primordial de récupérer tous ces téléphones pour stopper le gaspillage et contribuer au geste solidaire en faisant marcher les structures de l’Economie Sociale et Solidaire.

Note sur les équipements numériques :

Chaque année, le réemploi et le recyclage des appareils collectés par ecosystem permet d’économiser l’équivalent des ressources minérales nécessaires pour produire plus de 9 500 000 équipements informatiques du type ordinateurs, smartphones ou tablettes.

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